Les fantômes de l’écrivain et cinéaste Michel Jean (Jean Rollin) entraînent la candide Isabelle (Ovidie)
dans un univers bien étrange.
Isabelle (l’actrice Ovidie) n’a vu qu’une seule fois son cousin, le réalisateur et écrivain Michel Jean (1), pourtant elle apprend qu’elle vient d’hériter de sa maison de campagne près de Limoges. Sa rencontre avec Michel Jean, alors qu’elle n’était qu’une enfant, lui avait laissé un souvenir marquant, c’est pourquoi la jeune femme décide d’aller se recueillir sur sa tombe au Père-Lachaise.
Par le biais de rencontres de personnages mystérieux qu’elle croise durant son lent périple jusqu’à la demeure du réalisateur, Isabelle découvre peu à peu l’univers de son cousin. Ces rencontres insolites, et ses propres fantasmes, entraînent la candide jeune femme dans un monde étrange parsemé d’indices où règne une douce nostalgie, mais parfois aussi l’effroi.
En traversant la grande horloge qui trône dans sa nouvelle demeure, Isabelle retrouvera-t’elle Michel Jean ? Après tout, peut-être n’est-il pas mort... Son univers est si présent.
La Nuit des horloges est bien sûr le film testament du réalisateur Jean Rollin, mais c’est surtout un beau cadeau aux fans et une émouvante introspection de Rollin sur une oeuvre débutée il y a quarante ans. C’est un vrai film d’auteur (avec beaucoup d’approximations et de clichés certes, mais qui s’adresse avant tout aux connaisseurs de la filmographie de Jean Rollin, rappelant l’ambiance du tournage amateur de son premier film, Le Viol du Vampire en 1968). Il est donc nécessaire, voire indispensable, de connaître la filmographie de Jean Rollin, car La Nuit des horloges est parsemée de scènes issues de ses films les plus aboutis tels que La Rose de Fer, Le Frisson des Vampires, Fascination, Les Raisins de la Mort...
La plupart de ses acteurs et actrices fétiches apparaissent dans le film, interprétant de nouveau les personnages qu’ils ont incarnés, pour donner leur point de vue sur l’oeuvre du réalisateur. La comédienne Françoise Blanchard (La Morte-Vivante), mais aussi Dominique (Vierges et Vampires), la nièce de Jean Rollin, Sandrine Thoquet, mais aussi Nathalie Perrey (La rose de fer,) ou Jean-Louis Philippe (Lèvres de Sang), sans oublier la voix de l’indomptable Jean-Pierre Bouyxou (Phantasmes, Les Raisins de la Mort) sont présents durant tout le film, emmenant le spectateur vers une véritable nostalgie, car La Nuit des horloges (nuit qui n’en finit pas, diront des spectateurs peu enclins à ce genre de lenteur éthérée) s’adresse aux amateurs de Cinéma Bis qui trouveront de l’intérêt à cet "auto-hommage", où les fantasmes et les thèmes chers au réalisateur n’ont pas changé, 40 ans après son premier film.
La plupart de ses acteurs et actrices fétiches apparaissent dans le film, interprétant de nouveau les personnages qu’ils ont incarnés, pour donner leur point de vue sur l’oeuvre du réalisateur. La comédienne Françoise Blanchard (La Morte-Vivante), mais aussi Dominique (Vierges et Vampires), la nièce de Jean Rollin, Sandrine Thoquet, mais aussi Nathalie Perrey (La rose de fer,) ou Jean-Louis Philippe (Lèvres de Sang), sans oublier la voix de l’indomptable Jean-Pierre Bouyxou (Phantasmes, Les Raisins de la Mort) sont présents durant tout le film, emmenant le spectateur vers une véritable nostalgie, car La Nuit des horloges (nuit qui n’en finit pas, diront des spectateurs peu enclins à ce genre de lenteur éthérée) s’adresse aux amateurs de Cinéma Bis qui trouveront de l’intérêt à cet "auto-hommage", où les fantasmes et les thèmes chers au réalisateur n’ont pas changé, 40 ans après son premier film.
Toujours rejeté par le cinéma français, Jean Rollin réalisa La Nuit des horloges, en 2007, film qui ne sortit même pas en salle, symbolisant un cinéma qui n’existait plus que dans la mémoire du réalisateur, construisant alors son propre Panthéon avec ce film unique : "Entre ici Jean Rollin, avec ta terrible filmographie... ", aurait pu déclamer Ovidie dans la première scène du film !
On peut critiquer la morosité, voire la platitude des scènes où se succèdent tantôt des extraits d’œuvres passées, tantôt de lentes introspections sur le temps qui passe, la mémoire des œuvres, le tout dans une profonde mélancolie, mais la présence d’Ovidie amène une touche de "modernité" innocente (2), contrastant avec des personnages tellement "ancrés" dans les souvenirs. De même, la filmographie d’Ovidie n’est, bien-sûr, pas sans rappeler celle de Brigitte Lahaie, qui n’apparaît pas dans le film. La poésie et les éléments symboliques présents dans tous les films de Jean Rollin se retrouvent dans cette douce Nuit : le vampirisme, les femmes en fine chemise de nuit (par dessous une épaisse robe de chambre pour Ovidie (Sic !)), les vieilles demeures, les cimetières, les bois (ici la forêt incendiée de Sénart). Le temps s’est de nouveau arrêté dans la demeure de Michel Jean, pardon de Jean Rollin, tournée en partie dans le musée anatomique de la Specola à Florence.
On pourrait se fatiguer d’une telle succession morne de scènes aux situations convenues, mais la découverte de l’univers du réalisateur à travers les yeux de l’innocente cousine Isabelle : les peintures, les sculptures, les bibelots, les livres, les affiches de films qui ont accompagné tout au long de sa vie Jean Rollin est tellement emprunt de mélancolie... On participe à ces instants contemplatifs.
On peut critiquer la morosité, voire la platitude des scènes où se succèdent tantôt des extraits d’œuvres passées, tantôt de lentes introspections sur le temps qui passe, la mémoire des œuvres, le tout dans une profonde mélancolie, mais la présence d’Ovidie amène une touche de "modernité" innocente (2), contrastant avec des personnages tellement "ancrés" dans les souvenirs. De même, la filmographie d’Ovidie n’est, bien-sûr, pas sans rappeler celle de Brigitte Lahaie, qui n’apparaît pas dans le film. La poésie et les éléments symboliques présents dans tous les films de Jean Rollin se retrouvent dans cette douce Nuit : le vampirisme, les femmes en fine chemise de nuit (par dessous une épaisse robe de chambre pour Ovidie (Sic !)), les vieilles demeures, les cimetières, les bois (ici la forêt incendiée de Sénart). Le temps s’est de nouveau arrêté dans la demeure de Michel Jean, pardon de Jean Rollin, tournée en partie dans le musée anatomique de la Specola à Florence.
On pourrait se fatiguer d’une telle succession morne de scènes aux situations convenues, mais la découverte de l’univers du réalisateur à travers les yeux de l’innocente cousine Isabelle : les peintures, les sculptures, les bibelots, les livres, les affiches de films qui ont accompagné tout au long de sa vie Jean Rollin est tellement emprunt de mélancolie... On participe à ces instants contemplatifs.
La Nuit des horloges est une oeuvre qui parle du passé, ainsi la lenteur de l’histoire, les longs plans séquences, une interprétation monocorde, des dialogues "surréalistes", des références littéraires et cinématographiques oubliées du grand public, installent définitivement le film (et toute l’oeuvre de Rollin) loin de l’attente actuelle d’un septième art (français) plus que formaté.
Ce film testament, tourné avec les propres deniers du réalisateur (3) est-il un cadeau aux fans du cinéaste ou l’émouvante épitaphe d’un réalisateur, ignoré par les critiques, à sa propre oeuvre ?
A vous de voir...
Titre : La Nuit des horlogesCe film testament, tourné avec les propres deniers du réalisateur (3) est-il un cadeau aux fans du cinéaste ou l’émouvante épitaphe d’un réalisateur, ignoré par les critiques, à sa propre oeuvre ?
A vous de voir...
Réalisation : Jean Rollin
Scénario : Jean Rollin
Photographie: Norbert Marfaing-Sintes
Pays d'origine : France
Année : 2007
Genre : Fantastique
Durée : 92 minutes (1 h 32)
Pas de sortie en salle
(1) Michel Gentil était l’un des pseudonymes de Jean Rollin, inspiré de son véritable nom : Jean Michel Rollin Roth Le Gentil.
(2) L’innocence d’Ovidie est un amusant clin d’œil à la lumineuse et sulfureuse Brigitte Lahaie, la plus "fameuse" égérie de Jean Rollin.
(3) Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’était pas le dernier film de Rollin, puisqu’il avait réalisé en 2010, Le Masque de la Méduse avec, de nouveau, Jean-Pierre Bouyxou.
ovidie: miscasting... elle s'arrête où commence coralie trinh-thi... dommage. bel hommage à rollin, sinon...
RépondreSupprimerC'est une époque bien révolue que celle de Jean Rollin, et les Soirée Bis de la Cinémathèque de Paris sont une belle occasion pour la rappeler ou la faire connaître aux plus jeunes ;-)
RépondreSupprimerTrès beau texte rendant hommage aux derniers feux de Jean Rollin...De quoi me faire patienter jusqu'au 3 juillet prochain, date de la sortie du dvd "Jean Rollin, le rêveur égaré", un documentaire édité par The Ecstasy Of Films...
RépondreSupprimerMerci chère Madeleine :-) J'attend moi-aussi le dvd avec impatience et commandé via ce lien : http://the-ecstasy-of-films.com/index.php?id_product=30&controller=product
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