Quand un éléphant rencontre Mondrian

Jean-Luc Godard a, il me semble, défini le cinéma comme une succession de photographies mises en mouvement.

Elephant, le paradigme filmé de Gus Van Sant, rappelle, quant à lui, certaines toiles du peintre Mondrian.


Le réalisateur américain, passionné depuis l'enfance par l'art et la peinture, donne avec ce film réalisé en 2003, une vraie proposition de cinéma.

Sa caméra subjective, dans de longs travellings, suit les personnages qui s'entrecroisent dans des couloirs déserts et infinis, baignés dans une lumière éclatante. Tel Mondrian, à la recherche constante de la représentation ultime d'un monde géométrique dans l'abstraction la plus épurée, Gus Van Sant, utilise la couleur blanche dans ce lieu clos : une école américaine (la toile de Mondrian) représentée par des couloirs où s'entrecroisent les élèves (dont les couleurs des vêtements sont souvent le cyan, le magenta et le jaune) dans une ligne sans fin.


Gus Van Sant a souvent recours, dans ses films, à ce langage plastique inventé par Piet Mondrian, lui permettant d'apporter à son oeuvre cinématographique une dimension plus universelle.


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