Rendant visite à sa grand-mère, par un beau dimanche d'été, il y a bien longtemps, La dame dans le radiateur, alors encore adolescente, tombe en arrêt sur une VHS à la jaquette bien incongrue au milieu d'autres cassettes vidéos empilées sur un coin de table : la cassette vidéo du Lac des Morts-Vivants d'un certain J.A. Lazer semblait perdue entre La Grande Illusion, Paris chante toujours, Violettes impériales et autres joyeusetés d'une ère cinématographique bien révolue.
La question ne tarda pas :
- Mamie, tu aimes les films de Jean Rollin ?
La réponse fut encore plus stupéfiante qu'un simple Oui incongru :
- Qui ? Ah, cette cassette ! Non j'achète des VHS bon marché pour enregistrer par dessus.
La dame dans le radiateur en fut pendant quelques instants bouche bée et même médusée. Il lui fallait sauver la VHS ! Le plan sauvetage du Lac de Rollin fut facile à appliquer : la grand-maman aimant beaucoup sa dame dans le radiateur.
C'est ainsi que je découvris mon premier film de Jean Rollin... grâce à ma grand-mère !
1981, Jean Rollin (qui avait longtemps refusé de porter la paternité de ce film) entre dans la légende du nanar absolu en réalisant Le Lac des Morts-Vivants, film culte du Cinéma Bis.
Vous voulez perdre 1h30 de votre précieux temps ? Alors plongez dans les profondeurs du Lac des Morts-Vivants de J.A. Lazer alias Jean Rollin, mais attention de ne pas vous cogner au rebord de la piscine, car c’est ça Le Lac des Morts-Vivants : une piscine que deux algues et trois nénuphars peine à dissimuler... et produit par Eurociné !
Un régal. A consommer sans modération, mais il faut quand même être prévenu.
Je ne vais pas résumer l’histoire car le scénario a dû tomber dans le lac avant le premier tour de manivelle.
Je peux vous dire par contre que vous verrez quelques soldats nazis transformés en zombies et une poignée de villageois s’improvisant acteurs (récurrent chez Jean Rollin cette utilisation systématique, tel un réflexe de Pavlov, de la faune villageoise française... et quelle faune !).
Le (télé)spectateur remarquera, non sans stupéfaction, que le maquillage (une peinture verdâtre recouvrant le visage et s’arrêtant au cou) des zombies dégoulinent doucement quand les nazis-zombies sortent du lac-piscine.
Quelques baigneuses-basketteuses aux seins nus viennent barboter dans le lac. Pourquoi des basketteuses aux seins nus en pleine campagne dans les années 50 avec des vêtements des années 80 ? Je n’en ai pas la moindre idée ! Mais continuons...
En fait non. Terminons, puis circulez il n'y aura plus rien à voir après un tel visionnage ! Vous pourrez reprendre une activité (j'espère pour vous) normale.
Alors pourquoi s’arrêter sur un tel nanar me direz-vous ?
Le Lac des Morts-Vivants est un film unique. Un pur bijou de ringardise qu’on ne pourrait plus produire de nos jours. Un bel hommage à l’inutilité en cette époque de productivité vénale. Peu importe un montage approximatif, un jeu d’acteurs insipide, un scénario perdu au fond d’un lac-piscine.
Par contre, si vous voulez quand même regarder jusqu’à la fin, je ne vous garantis pas qu’à un moment vous risquez de sombrer dans un profond sommeil, et ce n’est pas les quelques scènes d’un érotisme tiédasse qui vont vous tenir éveillé !
On peut toujours, entre deux bâillements, s’amuser à compter les scènes où la caméra (voir l’équipe entière de tournage) apparaît dans les miroirs.
C’est, en tout cas, malgré toutes ces approximations (volontaires ? Même pas), et avec la nostalgie d’une époque révolue que j'aime toujours m’attarder au bord du plus beau lac du Cinéma Bis.
Titre original : Le Lac des morts vivants (ou Zombie Lake)
Réalisation : Jean Rollin
Scénario : Julián Esteban et Jesus Franco
Photographie : Max Monteillet
Musique : Daniel White
Production : Eurociné
Pays : France, Espagne
Genre : horreur
Durée : 90 minutes
Année : 1981
Titre original : Le Lac des morts vivants (ou Zombie Lake)
Réalisation : Jean Rollin
Scénario : Julián Esteban et Jesus Franco
Photographie : Max Monteillet
Musique : Daniel White
Production : Eurociné
Pays : France, Espagne
Genre : horreur
Durée : 90 minutes
Année : 1981
(1) Mais de qui diable suis-je entrain de parler ? Jean Rollin bien sûr !
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